Résumé
Votre dentiste peut parfois préférer vous adresser au chirurgien maxillo-facial pour la réalisation d'extractions dentaires difficiles. Les extractions dentaires peuvent être rendues difficiles parce que :
- Il s'agit d'une dent dévitalisée (en général une molaire) qui, avec le temps, s'est ankylosée. C'est-à-dire que le ligament qui l'entoure normalement, a fini par s'ossifier, rendant ainsi son extraction plus délicate.
- Il s'agit d'une dent très abîmée dont il ne persiste que des débris plus ou moins profondément enchassés dans l'os des mâchoires. Ces chicots ont aussi tendance à s'ankyloser.
- Il est nécessaire de procéder à l'extraction de plusieurs dents.
- Il existe un kyste plus ou moins volumineux appendu à la dent.
- Vous êtes sous traitement anti-agrégant (Aspégic*, Kardégic*, Plavix*) ou anticoagulant (Préviscan*, Sintron*) qui augmente les risques de complications hémorragiques.
- Vous êtes sous traitement par Biphosphonates pour le traitement de votre ostéoporose.
Ces différentes conditions sont bien souvent intriquées les unes aux autres.
Comment se déroule l'intervention ?
L'intervention se déroule généralement sous anesthésie locale ou sous sédation.
S'il est nécessaire de procéder à l'extraction de plusieurs dents, l'intervention s'effectuera sous sédation au cours d’une courte hospitalisation en ambulatoire.
L'anesthésie générale peut cependant vous être proposée en fonction du type d’extraction à réaliser.
Quelle que soit le mode d’anesthésie, la technique chirurgicale reste la même et consiste à extraire la dent par effet de levier grâce à des instruments adaptés. Cependant, dans le cas d'extractions dentaires difficiles, d'autres gestes sont souvent nécessaires comme :
- Inciser et décoller la gencive afin de mieux exposer la zone opératoire.
- Dégager la dent en fraisant l’os qui l’entoure afin de permettre son extraction.
- Sectionner parfois la dent.
- On procède ensuite à l'ablation d'un éventuel kyste dentaire, au lavage de l'alvéole dentaire (c'est le trou laissé par la dent extraite) et à la suture de la gencive (quand celle-ci est indiquée) à l’aide de fils résorbables qui, selon leur nature, disparaîtront spontanément en 10 jours à 3 semaines. En cas de traitement anti-agrégant ou anticoagulant, il est souvent laissé en place dans l'alvéole, une compresse qui limite le risque de saignement secondaire. Cette compresse se résorbe rapidement. La durée de l’intervention est très variable en fonction des difficultés techniques.
- En cas de traitement par Biphosphonates, une antibiothérapie sera débuter une heure avant l’intervention puis poursuivit pendant 10 Jours ( Augmentin 1 g 3 fois par jour).
Les suites et les soins post-opératoires
Les prescriptions post-opératoires comprennent :
- Des bains de bouche, à débuter seulement 24 à 48 heures après l’intervention. Des bains de bouche commencés trop tôt peuvent entretenir de petites hémorragies en évacuant le caillot sanguin qui stoppe normalement le saignement.
- Des médicaments contre la douleur (des antalgiques).
- Souvent des anti-inflammatoires.
- Des antibiotiques.
- L’application de glace sur les joues pendant les 24 premières heures (la glace a un bon effet anti-inflammatoire et anti-oedémateux).
- Une alimentation tiède ou froide pendant les 24 premières heures. Ceci diminue le risque de saignements.
- Une alimentation molle pendant les premiers jours post-opératoires.
- Le brossage des dents doit rester soigneux et rigoureux pendant la période post-opératoire.
- Il vaut mieux arrêter de fumer pendant la période post-opératoire. La poursuite du tabac favorise les complications liées à une mauvaise cicatrisation de la gencive.
Les suites opératoires comportent
- De petits saignements qui peuvent survenir au niveau des zones opérées pendant les 24 premières heures.
- La douleur au niveau des zones opérées cède avec les antalgiques et anti-inflammatoires prescrits et disparaît en général en quelques jours.
- L’œdème dans la zone opérée est possible. Il est imprévisible et varie d’une personne à l’autre.